Winston Churchill by John Keegan

Winston Churchill by John Keegan

Auteur:John Keegan [John Keegan]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Churchill, Keegan, biographie, histoire, XXe siècle, Angleterre, Guerres mondiales, jeunesse, homme politique
Éditeur: Les Belles Lettres
Publié: 2018-06-14T22:00:00+00:00


En 1923, Churchill se retrouva hors du gouvernement, et même du Parlement. Depuis l’élection générale de 1918, le Premier ministre Lloyd George avait dirigé une coalition dans laquelle les conservateurs étaient de loin plus nombreux que les membres de son parti libéral, auquel Churchill appartenait encore. En octobre 1922, les conservateurs se rebellèrent contre la direction libérale du gouvernement et firent tomber Lloyd George. À l’élection générale suivante, Churchill perdit son siège de Dundee, et il ne fut pas réélu non plus en novembre 1923, quand Stanley Baldwin, le nouveau Premier ministre conservateur, appela à une seconde élection. Baldwin avait été mis en minorité aux Communes par une alliance entre ce qu’il restait de libéraux et les travaillistes, devenus une véritable force politique. Le Labour ne séduisait pas encore assez les électeurs pour obtenir un mandat national, mais il sortit de l’élection avec suffisamment de sièges pour former, avec le soutien des libéraux, un gouvernement. Churchill fut inquiet de l’ascension des travaillistes. Malgré son engagement, dans sa jeunesse, dans la politique sociale des libéraux, il craignait la tendresse du Labour pour l’Union soviétique et sa politique économique de plus en plus socialiste. Il doutait aussi de la capacité du parti libéral à redevenir un parti d’opposition conséquent. En 1924, il commença à nuancer sa position politique, offrant d’abord l’appui des libéraux antitravaillistes aux conservateurs au Parlement, puis parlant directement avec les sections locales conservatrices, comme s’il proposait sa candidature. En avril, il déclara aux conservateurs de Liverpool que leur parti ne pourrait, à lui seul, vaincre le socialisme. En septembre, toujours techniquement libéral, il accepta une nomination pour le siège conservateur quasi assuré d’Epping, dans la banlieue de Londres. En octobre, le Premier ministre travailliste, Ramsay MacDonald, fut contraint d’appeler à une nouvelle élection générale. Dans son manifeste aux électeurs d’Epping, Churchill déclara : « Je donne tout mon soutien au parti conservateur. » Il fut élu avec une majorité de 9 000 voix et garderait ce siège (plus tard rebaptisé Woodford) jusqu’à la fin de sa vie parlementaire.

Churchill a fait plus tard une plaisanterie sur son erratique fidélité partisane : il avait maintenant traversé deux fois la Chambre. Il retourna au parti conservateur sans attendre de revenir aux affaires. « Je crois très improbable d’être bientôt invité à rejoindre le gouvernement, écrivit-il à l’époque, car compte tenu de la taille de la majorité, il sera sans doute exclusivement composé de conservateurs impeccables. » Impeccable, il ne l’était certainement pas ; sincère, on pouvait peut-être le croire. Malgré le soupçon puissant, et persistant, qu’il avait quitté les conservateurs parce que le climat électoral les condamnait à ne pas gouverner pendant plusieurs années, et qu’il ne les avait à nouveau rejoints que parce que c’était au tour des libéraux de paraître finis, il y avait de la cohérence dans sa conduite. Contrairement à la plupart des hommes publics de la classe supérieure de son temps, Churchill avait des convictions politiques. S’il n’était pas un intellectuel, il était, philosophiquement, un libertarien, mais



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